Logement des jeunes : le casse-tête des adulescents

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Selon l’INSEE, 46% des jeunes de 18 à 29 ans vivaient toujours chez leurs parents en 2013. En ce début d’année 2018, c’est un groupe de chercheurs australiens qui proposaient dans la très sérieuse revue The Lancet de reconsidérer la période de l’adolescence en la fixant dorénavant de 10 à 24 ans, sachant qu’elle est pour le moment caractérisée par l’OMS entre 10 et 19 ans. Alors, nos jeunes sont-ils devenus de vrais Tanguy ?

Allongement des études, chômage de masse et précarité

Si le nombre de jeunes adultes vivant chez leurs parents tendaient à baisser dans le courant des années 1990, c’est une hausse sans précédent que nous connaissons depuis le début des années 2000.

Plusieurs données peuvent justifier ce phénomène. D’une part, le nombre d’étudiants a explosé ces dernières décennies, ayant presque triplé entre 1970 et aujourd’hui. Le nombre d’années d’étude a également drastiquement augmenté, faisant passer le Bac+5 dans la norme. Et, sans grande surprise, les 18-24 ans vivant toujours chez leurs parents sont étudiants dans 57,8% des cas. Notons aussi que 15% des 18-24 vivant toujours chez leurs parents ne rentrent que pour les week-ends et les vacances scolaires, poursuivant leurs études ailleurs.

D’autre part, les chiffres du chômage chez les jeunes ne vont pas en s’arrangeant. Près de 25% des 15-24 ans sont au chômage, et 25% des jeunes cohabitant avec leurs parents sont effectivement chômeurs.

Enfin, les emplois précaires concernent majoritairement les jeunes qui ne parviennent pas à décrocher un contrat leur garantissant une certaine stabilité financière (contrats courts, CDD, temps partiel, etc).

Un envol toujours plus difficile à prendre

Mais ce n’est pas parce qu’on a quitté le domicile familial que l’on devient totalement indépendant. Ainsi, les jeunes sont très nombreux à recevoir une aide financière de la part de leurs parents, alors même qu’ils ont acquis une autonomie résidentielle. Cela concerne en majorité les étudiants et les chômeurs, et en particulier les plus jeunes.

  • L’aide perçue est directe et régulière pour 72,4% d’entre eux.
  • 47,5% d’entre eux s’en servent pour payer leur loyer.
  • 20,5% l’utilisent pour subvenir à leurs besoins alimentaires.

L’augmentation constante des prix des loyers, notamment dans les grandes villes, n’est sans doute pas étrangère à ce phénomène et ce malgré les différents dispositifs fiscaux d’incitation à l’investissement locatif mis en place par le gouvernement depuis plus de 20 ans. Le dernier en date étant la loi Pinel 2018. Il devient en effet compliqué de se loger avec un simple job étudiant, et même avec des salaires junior, en particulier en région parisienne où un 9m2 peut atteindre les 700€ mensuels.

La Loi Pinel pour loger ses enfants

Une des possibilités du dispositif Pinel est que l’on peut louer le bien immobilier acquis à ses enfants. Cela représente un avantage non négligeable lorsque l’on souhaite aider un jeune à se loger dans un pays où les prix de l’immobilier sont de plus en plus chers.

La loi Pinel a d’ailleurs obtenu plus de succès que la précédente (loi Duflot). Cette dernière ne permettait pas de louer à ses ascendants et descendants. La loi Pinel, elle permet de louer à des membres de sa famille.

Attention, le locataire ne doit pas faire partie du foyer fiscal du propriétaire investisseur sinon celui-ci risque de perdre le bénéfice de l’avantage fiscal octroyé par la loi Pinel. Le dispositif Pinel se concentre sur les zones du territoire français. Ces zones sont justement celles qui sont recherchées par les étudiants.

Dans ces grandes agglomérations, la demande locative est forte. Trouver un bien à louer est difficile. Malgré tout, la mise en location imposée par la loi Pinel offre un souffle d’air frais à un marché dominé par la demande de logement.

 

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